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TENTATION

Stephenie Meyer




  Table des Matières

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  Table des Matières

  Page de Copyright

  Dédicace

  Prologue

  1 - UNE FÊTE

  2 - QUELQUES POINTS DE SUTURE

  3 - LA FIN

  OCTOBRE

  NOVEMBRE

  DÉCEMBRE

  JANVIER

  4 - LE RÉVEIL

  5 - LA TRICHE

  6 - AMITIÉ

  7 - RÉPÉTITION

  8 - ADRÉNALINE

  9 - LA CHANDELLE

  10 - LA CLAIRIÈRE

  11 - LA SECTE

  12 - LE VISITEUR

  13 - TUEUR

  14 - UNE FAMILLE

  15 - PRESSION

  16 - PRIS

  17 - RETROUVAILLES

  18 - L'ENTERREMENT

  19 - LA COURSE

  20 - VOLTERRA

  21 - LE VERDICT

  22 - VOL DE NUIT

  23 - VÉRITÉ

  24 - LE VOTE

  Épilogue - LE TRAITÉ

  L'édition originale de cet ouvrage a paru sous le titre :

  NEW MOON

  © Stephenie Meyer, 2006.

  This edition published by arrangement with Little,

  Brown Books for Young Readers/Hachette Book Group USA, Inc.,

  New York, New York, USA. All rights reserved.

  © Hachette Livre 2009 pour la présente édition.

  43 quai de Grenelle, 75015 Paris.

  978-2-012-01971-3

  00/0000/0

  Pour mon père, Stephen Morgan — Personne n'a été encouragé ni aimé de façon aussi inconditionnelle que je l'ai été par toi. Moi aussi je t'aime.

  Ces plaisirs violents ont des fins violentes ; Dans leurs excès ils meurent tels la poudre et le feu, Que leur baiser consume. Roméo et Juliette, acte II, scène 3 (trad. Victor Bourgy, in William Shakespeare, Œuvres complètes, éd. bilingue, Tragédies 1, Robert Laffont, Paris, 1995)

  Prologue

  On aurait dit que j'étais prise au piège d'un cauchemar terrifiant, un de ceux où l'on est forcé de fuir, de courir jusqu'à ce que les poumons donnent l'impression d'exploser, sans que l'on réussisse pourtant à bouger assez vite. Mes jambes paraissaient s'engourdir au fur et à mesure que je me frayais un chemin parmi les badauds insoucieux, alors que les aiguilles de l'immense horloge, elles, ne ralentissaient pas leur course. Animées par une force implacable, elles tournaient, indifférentes, se rapprochant inexorablement de la fin — la fin de tout.

  Je n'étais pas en train de rêver, cependant, et à la différence d'un mauvais songe, je ne cavalais pas pour sauver ma peau mais quelque chose d'infiniment plus précieux. Ma propre survie ne pesait rien du tout à mes yeux, ce jour-là.

  Selon Alice, nous avions l'une et l'autre de fortes chances de mourir. Si elle n'avait pas été piégée par le soleil éclatant, cela se serait sans doute terminé autrement. Malheureusement, j'étais la seule à pouvoir traverser cette place bondée et baignée d'une lumière accablante.

  Or, j'étais incapable d'avancer plus vite.

  Voilà pourquoi il m'importait peu que nous fussions cernées par des ennemis si extraordinairement dangereux. Lorsque la cloche se mit à sonner l'heure, déclenchant des vibrations sous la plante de mes pieds maladroits, je compris que j'arrivais trop tard et je fus soulagée qu'un destin sanglant attendît dans la coulisse. Car en échouant, je perdais tout désir d'exister.

  Un deuxième coup retentit, marquant le zénith exact du soleil.

  1

  UNE FÊTE

  J'étais sûre à quatre-vingt-dix-neuf virgule neuf pour cent de rêver.

  Les raisons de ma certitude ? Premièrement, je me tenais dans un rayon de soleil éclatant, le genre de lumière aveuglante que ne connaît pas ma ville d'adoption, l'humide Forks, dans l'État de Washington ; deuxièmement, je regardais ma grand-mère, Marie. Vu que celle-ci était morte depuis six ans, l'irréalité de l'image était on ne peut plus tangible.

  Grand-mère n'avait guère changé, et son visage ressemblait à celui dont j'avais conservé le souvenir. La peau en était douce et flétrie, plissée en dizaines de fines rides sous lesquelles saillait l'ossature. Comme un abricot sec surmonté d'une touffe vaporeuse de beaux cheveux blancs.

  Nos lèvres — les siennes, étrécies par les ans — s'étirèrent sur le même demi-sourire surpris. Apparemment, elle non plus ne s'était pas attendue à me rencontrer. Je m'apprêtais à l'interroger (j'avais tant de questions à lui poser : que fabriquait-elle dans mon rêve ? Qu'avait-elle fait ces six dernières années ? Grand-père allait-il bien ? S'étaient-ils retrouvés, là où ils étaient à présent ?), quand elle ouvrit la bouche. Je me retins et la laissai parler. Nos traits prirent simultanément une expression un peu gênée.

  — Bella ?

  Ce n'était pas elle qui avait prononcé mon nom, et nous nous tournâmes pour dévisager le nouveau venu. Bien que je n'eusse pas besoin de le voir pour deviner de qui il s'agissait. J'aurais reconnu cette voix n'importe où ; j'aurais répondu à son appel, que je fusse éveillée, endormie... ou morte, j'imagine. Pour elle, j'aurais marché sur des tisons ardents ou, de façon moins théâtrale, j'aurais enduré chaque jour le froid et une pluie incessante.

  Edward.

  Il avança vers nous dans la lumière étincelante et, malgré l'émotion, consciente ou non, que sa présence provoquait en moi, en dépit aussi de la quasi-certitude que j'avais de rêver, je paniquai. Après tout, grand-mère — à l'instar de tout le monde — ignorait que j'aimais un vampire. Comment allais-je justifier que les rayons de soleil, en entrant en contact avec sa peau, explosaient en milliers d'éclats arc-en-ciel flamboyants, comme s'il avait été composé de cristaux ou de diamants ? « Euh... tu auras sans doute constaté que mon petit ami scintille, grand-mère. Ne t'inquiète pas, c'est juste le soleil... » Que fichait-il ici ? Il vivait à Forks, l'endroit le plus arrosé du monde, précisément pour pouvoir sortir en plein jour sans dévoiler le secret de sa famille. Pourtant, il était là, s'approchait gracieusement de moi, son visage angélique arborant un sourire des plus magnifiques, àcroire qu'il n'avait pas remarqué la présence de grand-mère.

  Pour le coup, je regrettai d'être la seule à échapper à son don mystérieux. D'ordinaire, j'appréciais qu'il ne sût lire dans mes pensées aussi clairement que si je les avais formulées à voix haute. À présent, j'aurais voulu qu'il m'entendît, qu'il perçût le cri d'alerte résonnant dans ma tête.

  Je jetai un coup d'œil angoissé à grand-mère et constatai qu'il était trop tard. Elle me retourna un regard aussi effrayé que le mien. Sans se départir de son sourire (si beau que mon cœur parut enfler au point de vouloir exploser), Edward posa son bras sur mes épaules et se tourna vers ma grand-mère. La réaction de cette dernière me désarçonna. Au lieu de sembler horrifiée, elle me contempla avec une moue penaude, l'air de s'attendre à ce que je la gronde. Par ailleurs, elle avait adopté une drôle de position, le bras écarté maladroitement du corps, tendu et recourbé, comme si, elle aussi, avait enlacé une personne que je ne distinguais pas, un être invisible.

  Ce ne fut qu'alors que je pris du recul et remarquai le grand cadre doré qui entourait la silhouette de ma grand-mère. Perplexe, je levai la main qui n'enserrait pas la taille d'Edward et l'effleurai. Elle imita mon geste à la perfection. Là où nos doigts auraient dû se toucher, je ne frôlai que la froideur du verre...

  Dans un soubresaut vertigineux, mon rêve devint cauchemar.

  Grand-mère n'existait pas.

  C'était moi. Moi dans un miroir. Moi, vieille, ridée et fanée.

  À côté d'Edward. La glace ne renvoyait pas son image, et il était d'une beauté fracassante, figé pour l'éternité dans ses dix-sept ans. Il posa ses lèvres de givre aux contours irréprochables
sur ma joue détruite.

  — Bon anniversaire, chuchota-t-il.

  Haletante, je m'éveillai en sursaut, ouvrant les paupières d'un seul coup. La triste lueur grise et familière d'une matinée couverte remplaça le soleil aveuglant de mon songe.

  « Ce n'était qu'un rêve, rien qu'un rêve », tentai-je de me rassurer. Je respirai profondément puis tressaillis derechef quand la sonnerie de mon réveille-matin se déclencha. Le petit calendrier encastré dans le coin du cadran m'informa que nous étions le treize septembre.

  J'avais eu une vision onirique, mais pour le moins prophétique. Aujourd'hui, c'était mon anniversaire. J'avais officiellement dix-huit ans. J'avais redouté cet instant pendant des mois. Maintenant qu'il était arrivé, il était encore pire que ce que j'avais craint. J'étais plus vieille — je le sentais. J'avais vieilli au jour le jour, sauf que là, c'était différent, quantifiable, pire. J'avais dix-huit ans.

  Un âge qu'Edward n'atteindrait jamais.

  Lorsque j'allai me laver les dents, je fus presque étonnée que mon reflet dans le miroir n'eût pas changé. Je m'examinai, cherchant d'imminentes rides sur ma peau ivoire. Je ne distinguai cependant que celles de mon front, et je savais que si je parvenais à me détendre, elles s'effaceraient. J'en fus incapable. Mes sourcils restèrent froncés en une ligne soucieuse, au-dessus de mes prunelles anxieuses.

  « Ce n'était qu'un rêve », me répétai-je. Juste un rêve... et pourtant, mon pire cauchemar aussi.

  Pressée de quitter la maison, je sautai l'étape du petit déjeuner. Je ne réussis pas à éviter mon père, hélas, et fus contrainte de jouer la comédie du bonheur durant quelques minutes. Je m'efforçai de sembler ravie par les cadeaux que je lui avais demandé de ne pas m'acheter, luttant néanmoins contre les larmes à chacun de mes sourires.

  Sur le chemin du lycée, je tâchai de me ressaisir. L'image de grand-mère — car il était hors de question que ce fût la mienne — m'obsédait, et c'est remplie de désespoir que je me garai sur le parking et aperçus Edward appuyé contre son étincelante Volvo gris argent, immobile, hommage marmoréen rendu à quelque dieu païen de la beauté, désormais oublié. Mon songe ne lui avait pas rendu justice. Et, comme chaque jour, il m'attendait. Moi. Ma détresse s'évapora un instant, remplacée par de l'émerveillement. Nous avions beau sortir ensemble depuis six mois, je continuai de ne pas croire à ma bonne fortune.

  Sa sœur Alice était à son côté, et elle aussi guettait ma venue.

  Edward et Alice n'étaient pas réellement parents (l'histoire servie au bon peuple de Forks était que la fratrie des Cullen avait été adoptée par le docteur Carlisle Cullen et sa femme Esmé, tous deux bien trop jeunes pour avoir des enfants adolescents), mais leur peau avait la même exacte pâleur, leurs yeux — enfoncés dans des cernes tels des hématomes — la même étrange nuance dorée, et leurs visages une identique et inhumaine beauté. Pour qui était dans le secret — moi, par exemple — ces similitudes les identifiaient pour ce qu'ils étaient.

  Les prunelles fauve d'Alice luisaient d'excitation ; découvrant qu'elle tenait un petit paquet carré enveloppé de papier d'argent, je plissai le front. Je l'avais pourtant avertie que je ne souhaitais rien pour mon anniversaire. Rien du tout, ni présents ni marques d'attention particulières. Il était évident que mes vœux avaient été superbement ignorés.

  Je claquai la portière de ma camionnette à plateau, une Chevrolet de 1953, déclenchant une averse de débris rouillés sur le bitume humide, et me dirigeai lentement vers les Cullen. Alice vint à moi en sautillant, sa face de lutin resplendissante sous ses cheveux noirs coiffés en pointes.

  — Bon anniversaire, Bella !

  — Chut ! sifflai-je en regardant autour de nous pour m'assurer que personne ne l'avait entendue.

  La dernière chose que je désirais, c'était que mes camarades de classe célèbrent ce jour noir.

  — Tu ouvres ton cadeau maintenant ou plus tard ? demanda-t-elle en faisant fi de ma réaction.

  — J'avais dit pas de cadeaux, grommelai-je sur un tel ton qu'elle n'eut pas grand mérite à deviner mon humeur.

  — Très bien... ça attendra, alors. As-tu aimé l'album photo que t'a envoyé ta mère ? Et l'appareil de Charlie ?

  Je soupirai. Naturellement, elle était au courant. Edward n'était pas le seul de sa famille à avoir des talents particuliers. Alice avait sans doute « vu » ce que mes parents s'apprêtaient à m'offrir à l'instant même où ils avaient arrêté leur choix.

  — Oui. C'est super.

  — Je trouve leur idée géniale. On n'est en Terminale qu'une seule fois. Autant en profiter pour immortaliser les meilleurs moments de cette année.

  — Combien de Terminales as-tu effectuées, toi ?

  — Ce n'est pas pareil.

  Nous étions arrivées près d'Edward. Il tendit la main, je m'en emparai avidement, oubliant l'espace d'un instant ma morosité. Comme toujours, sa peau était lisse, dure et très froide. Il serra doucement ma paume. Je plongeai dans ses iris topaze, et mon cœur se serra lui aussi, mais plus violemment. Percevant les bégaiements de mon pouls, Edward sourit puis souleva sa main libre pour caresser le dessin de mes lèvres d'un doigt frais.

  — Sauf erreur de ma part, et si je me souviens bien d'une certaine conversation, je ne suis pas autorisé à te souhaiter un joyeux anniversaire, susurra-t-il. C'est bien ça ?

  — En effet.

  Son débit fluide et ses intonations soignées étaient inimitables, héritage d'une langue qu'on avait parlé cent ans plus tôt.

  — Je préférais m'en assurer, badina-t-il en passant ses doigts à travers le désordre de sa chevelure cuivrée. Au cas où tu aurais changé d'avis. La plupart des gens semblent heureux de l'événement et des présents qui l'accompagnent.

  Alice s'esclaffa, et son rire, carillon du vent, tinta comme de l'argent.

  — Toi aussi, tu vas adorer, Bella ! me promit-elle. Aujourd'hui, tout le monde est censé être aux petits soins pour toi et exaucer tes moindres désirs. Que pourrait-il t'arriver de pénible ?

  — De vieillir.

  J'avais répliqué à cette question rhétorique d'une voix moins assurée que je l'aurais voulu. Le sourire d'Edward se figea.

  — Dix-huit ans, ce n'est pas si âgé, objecta sa sœur. En général, les femmes attendent d'avoir atteint la trentaine pour refuser de fêter leur anniversaire, non ?

  — C'est plus qu'Edward, bougonnai-je.

  L'intéressé soupira.

  — Techniquement, certes, admit Alice sans se départir de son entrain. Ça ne représente qu'une toute petite année, cependant.

  Force m'était d'admettre que oui, un an ou deux de plus ou de moins ne constituaient pas un gouffre en effet, à condition que je fusse certaine d'obtenir le futur que je voulais, à savoir rester pour toujours aux côtés d'Edward et des Cullen, et pas en tant que croulante chenue si possible. Las ! Edward était fermement opposé à tout avenir impliquant ma transformation. Il refusait que je devinsse comme lui — immortelle. Il qualifiait notre situation d'impasse. Très franchement, je ne comprenais pas son obstination. Qu'est-ce que l'état de mortel avait de si formidable ? En comparaison, une existence de vampire ne paraissait pas si terrible, en tout cas pas quand on observait les Cullen.

  — À quelle heure seras-tu chez nous ? poursuivit Alice en changeant de sujet.

  Rien qu'à son expression, je devinai qu'elle mijotait précisément ce à quoi j'avais espéré échapper.

  — Parce que j'y suis attendue ? Première nouvelle.

  — Oh, s'il te plaît, Bella, tu ne vas quand même pas gâcher notre plaisir, hein ?

  — Je croyais qu'aujourd'hui, c'était moi qui décidais de ce que je voulais ou pas ?

  — Je passerai la chercher chez Charlie après les cours, intervint Edward comme si je n'existais pas.

  — Je bosse, protestai-je.

  — Non, non, non ! me détrompa Alice, très contente d'elle. Je me suis arrangée avec Mme Newton, et elle a accepté d'échanger ses heures de vendredi au magasin avec toi. À propos, elle te pr�
�sente tous ses vœux.

  — Et puis, je... je n'ai pas le temps, bégayai-je en me creusant la tête pour trouver une excuse. Je n'ai pas encore regardé Roméo et Juliette pour le cours d'anglais.

  — Tu connais la pièce par cœur ! rétorqua Alice.

  — Oui, mais M. Mason nous a conseillé d'en voir une représentation afin de l'apprécier pleinement. C'est ce que voulait Shakespeare.

  Edward leva les yeux au ciel.

  — Tu as déjà visionné des adaptations, insista sa sœur.

  — Pas celle des années soixante. M. Mason soutient que c'est la meilleure.

  Alice finit par perdre patience, sa mine satisfaite s'effaça, et elle me toisa avec dureté.

  — Écoute, Bella, tu as le choix entre deux solutions, maugréa-t-elle. La facile et la difficile. Quoi que tu...

  — Du calme, l'interrompit Edward. Si Bella a envie de regarder un film, à sa guise. Après tout, c'est son anniversaire.

  — Exactement ! renchéris-je.

  — Je l'amènerai à la maison vers dix-neuf heures, continua-t-il. Cela te laissera plus de temps pour les préparatifs.

  Le rire argentin d'Alice résonna une nouvelle fois.

  — Très bien, dit-elle. Tu n'y échapperas pas, Bella ! Je te garantis qu'on va s'amuser !

  Elle m'adressa un sourire radieux qui dévoila ses admirables dents luisantes, puis m'embrassa sur la joue et s'éloigna en direction de son premier cours d'une démarche dansante.

  — Je t'en prie, Edward..., commençai-je.

  — On en discutera plus tard, me coupa-t-il en posant un doigt sur ma bouche. On va être en retard.

  C'est dans l'indifférence générale que nous nous assîmes à nos places habituelles, au fond de la classe. Nous sortions ensemble depuis trop longtemps pour continuer à susciter les ragots. Même Mike Newton avait cessé de m'accabler de ses regards lugubres qui, au début, m'avaient quelque peu culpabilisée. Il me sourit, et je constatai avec plaisir qu'il avait l'air d'avoir accepté que nos relations se limitent à de l'amitié. Mike avait changé, durant l'été. Son visage avait perdu ses rondeurs, rendant ses pommettes plus proéminentes, et il arborait une nouvelle coiffure. Les cheveux courts et hérissés avaient laissé place à des mèches blondes plus longues et artistiquement enduites de gel afin de donner une impression de désordre décontracté. Si sa source d'inspiration était évidente, l'allure d'Edward était toutefois de celles que l'on n'imite pas.