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RÉVÉLATION, Page 3

Stephenie Meyer


  Nous étions ensemble, j’avais accompli ma part du contrat à la perfection. Je l’avais épousé. Le plus difficile. J’avais également accepté ses cadeaux scandaleux, j’étais inscrite à Dartmouth pour l’automne – bien que cela fût inutile. Son tour était venu.

  Avant qu’il ne me transforme en vampire – sa part difficile du contrat –, il avait toutefois une dernière condition à remplir. Il était bizarrement obsédé à l’idée des détails de la vie humaine auxquels j’allais renoncer, des expériences que j’allais rater. La plupart d’entre elles – comme le bal de fin d’année – me semblaient absurdes. Il n’y avait qu’une chose à laquelle je tenais ; évidemment, c’était celle qu’il aurait souhaité que j’oublie.

  Je me doutais cependant un peu de ce qui m’attendait quand je ne serais plus humaine. J’avais pu voir en direct des vampires nouveau-nés, j’avais eu droit aux récits de tous les membres de ma belle-famille sur ces débuts empreints de sauvagerie. Durant quelques années, ce qui prédominerait dans ma personnalité serait la soif. Il faudrait du temps avant que je ne redevienne moi-même. Et, tout en me contrôlant, je ne serais plus exactement celle que j’étais à présent : humaine et passionnément amoureuse.

  Je tenais à ce que cette expérience soit complète avant d’échanger mon enveloppe charnelle tiède, fragile, bourrée de phéromones pour quelque chose de beau, de fort et… d’inconnu. Je voulais une vraie lune de miel en compagnie d’Edward. En dépit du danger que, d’après lui, cela supposait pour moi, il avait accepté d’essayer.

  Alice, comme les froissements de soie et de satin sur ma peau, m’était à peine perceptible. En cet instant, je me fichais d’être la fable de toute la ville. Je ne pensais plus au spectacle dans lequel j’allais devoir bientôt, trop tôt, tenir la vedette. Je ne m’inquiétais plus de trébucher sur la traîne de ma robe, d’éclater de rire au moment le plus inopportun, d’être trop jeune, de devoir endurer les regards de l’assistance, de contempler le siège vide où mon meilleur ami aurait dû prendre place.

  J’étais avec Edward. Déconnectée.

  1 Groupement des universités américaines les plus prestigieuses.Toutes les notes sont du traducteur.

  2

  LONGUE VEILLE

  — Tu me manques déjà.

  — Je ne suis pas obligé de partir. Je peux rester.

  — Mmm.

  Longtemps, il n’y eut que le silence, seulement troublé par les battements de mon cœur, le rythme saccadé de nos respirations haletantes, le chuchotis de nos lèvres bougeant de manière synchronisée.

  Parfois, il m’était facile d’oublier que j’embrassais un vampire. Non parce qu’il ressemblait à un humain ordinaire – jamais je ne pourrais occulter que je serrais dans mes bras un être qui tenait plus de l’ange que de l’homme –, mais parce qu’il se débrouillait pour que la pression de ses lèvres sur les miennes, sur mes joues, sur ma gorge n’ait l’air de ne lui faire aucun effet. Il affirmait depuis un bon moment qu’il avait surmonté la tentation que mon sang avait représentée pour lui, que l’idée de me perdre l’avait guéri du désir de s’abreuver à moi. J’étais consciente cependant que mon arôme continuait de déclencher sa souffrance, de brûler sa gorge comme s’il avait inhalé des flammes.

  Rouvrant les paupières, je constatai qu’il me contemplait. Cette manière qu’il avait de me regarder était incompréhensible. À croire que j’étais la récompense, plutôt que la gagnante à laquelle la chance avait souri de façon proprement scandaleuse.

  Nos prunelles s’accrochèrent pour ne plus se lâcher. Les siennes, dorées, avaient une telle profondeur que j’avais l’impression d’être en mesure de plonger aux tréfonds de son âme. Il semblait sot que l’existence de celle-ci pût être remise en question par certains, bien qu’il fût un vampire. Il avait l’âme la plus belle qui soit, plus belle encore que son esprit brillant, que ses traits incomparables ou que son corps de statue.

  De son côté, il me dévisageait comme s’il parvenait à lire dans mon âme également, comme s’il appréciait ce qu’il y déchiffrait.

  Il n’arrivait pas à décrypter mon esprit, toutefois, contrairement à celui de tout un chacun. Nul ne savait l’expliquer, mais une étrange défaillance de mon cerveau m’immunisait contre les pouvoirs extraordinaires et effrayants dont étaient dotés certains immortels. (Seul mon esprit échappait à la règle, car mon corps était perméable à des vampires dont les talents différaient de ceux d’Edward.) J’étais néanmoins très reconnaissante de ce dysfonctionnement, quel qu’il fût, car mes pensées restaient secrètes.

  J’attirai son visage vers le mien.

  — Je reste, c’est clair, murmura-t-il un instant plus tard.

  — Non, non. C’est ton enterrement de vie de garçon. Il faut que tu y ailles.

  J’avais beau avoir prononcé ces mots, les doigts de ma main droite agrippèrent sa chevelure bronze, ceux de la gauche se plaquèrent sur ses reins. Il effleura mes joues de sa paume fraîche.

  — Ce genre de soirée est prévue pour qui regrette la perte de son célibat. Personnellement, j’ai hâte que le mien soit derrière moi. Ma présence là-bas n’a donc aucun sens.

  — Oui, c’est vrai, soufflai-je dans son cou à la froideur hivernale.

  Nous n’étions pas loin du monde parfait de mes instants de déconnexion. Charlie dormait dans sa chambre, oublieux du monde, si bien que nous étions comme seuls sur Terre. Blottis sur mon lit étroit, nous avions entremêlé nos corps autant que faire se peut, puisqu’une épaisse couverture de laine m’enveloppait comme un cocon. Cette obligation m’était détestable, si ce n’est que claquer des dents gâchait nos moments d’intimité. Et Charlie aurait soupçonné quelque chose si j’avais allumé le chauffage en août.

  Par bonheur, Edward n’avait pas besoin de s’emmitoufler, et sa chemise gisait sur le plancher. Je m’émerveillais encore de la perfection de son corps blanc, froid et poli comme le marbre. Je fis courir mes mains sur son torse de pierre, suivis les contours plats de son estomac, ravie. Un léger frémissement l’agita, et ses lèvres cherchèrent derechef les miennes. Prudente, je posai le bout de ma langue sur sa bouche glacée, et il soupira. Son haleine douce, fraîche, exquise, balaya mon visage.

  Il recula, une réaction automatique dès lors qu’il jugeait que les choses allaient trop loin, un réflexe qui contredisait son désir de continuer. Edward avait passé l’essentiel de son existence à rejeter le moindre plaisir physique. Je devinais à quel point changer ses habitudes le terrifiait.

  — Attends ! dis-je en crochetant ses épaules pour me plaquer contre lui.

  Libérant une de mes jambes, je l’enroulai autour de sa taille.

  — La perfection s’obtient à force d’exercice, ajoutai-je.

  Il eut un petit rire.

  — Dans ce cas, nous ne devrions plus en être loin, non ? As-tu dormi une seule fois, ce dernier mois ?

  — Mais c’est notre dernière répétition, lui rappelai-je. Et nous n’avons pas vu certaines scènes. Il n’est plus temps de jouer la sécurité.

  J’avais cru qu’il s’amuserait de ma réflexion, au lieu de quoi il ne répondit pas et se figea, en proie à une brusque tension. L’or liquide de ses yeux sembla se solidifier. Je réfléchis à mes paroles, compris ce qu’il y avait perçu.

  — Bella…, chuchota-t-il.

  — Ne recommence pas. Un marché est un marché.

  — Je ne sais pas. J’ai trop de mal à me concentrer quand tu te comportes ainsi avec moi. Je… je n’arrive pas à réfléchir. Je ne parviendrai pas à me contrôler. Je te blesserai.

  — Non, tout ira bien.

  — Bella…

  — Chut !

  Je collai mes lèvres aux siennes afin d’enrayer cet accès de panique. Je connaissais la chanson. Il n’esquiverait pas sa part de l’accord. Pas alors qu’il avait insisté pour que je l’épouse d’abord. Il me rendit mon baiser, mais je sentis qu’il avait l’esprit ailleurs. Il s’inquiétait. Il s’inquiétait en permanence. Combien les choses sera
ient différentes quand il n’aurait plus besoin de se préoccuper de moi ! Qu’allait-il faire de tout ce temps libre ? Il faudrait qu’il se dégote une nouvelle passion.

  — Tu trembles ?

  Comprenant qu’il n’entendait pas cela littéralement, je répondis que non.

  — Vraiment ? insista-t-il. Aucune réserve ? Il n’est pas trop tard pour changer d’avis.

  — Serais-tu en train de me larguer ?

  — Non, non, rigola-t-il. Je vérifie juste. Je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit dont tu douterais.

  — Je ne doute pas de toi. Je survivrai au reste.

  Il hésita, et je me demandai si j’avais une fois encore gaffé.

  — En es-tu certaine ? souffla-t-il ensuite. Je ne parle pas du mariage, dont tu sortiras indemne malgré tes préjugés. Je pensais plutôt à après… à Renée, à Charlie.

  — Ils vont me manquer, admis-je en soupirant.

  Pis encore, j’allais leur manquer. Ce que je gardai pour moi, ne tenant pas à fournir des arguments à Edward.

  — Et Angela ? Ben ? Jessica et Mike ?

  — Eux aussi, reconnus-je. Surtout Mike, ajoutai-je en souriant dans le noir. Oh ! Comme Mike va me manquer ! Comment ferai-je, sans lui ?

  Il gronda, et je m’esclaffai avant de recouvrer mon sérieux.

  — Nous avons discuté de cela des dizaines de fois, Edward. J’ai conscience que ce sera dur, mais c’est ce que je veux. Je te veux, pour toujours. Une vie n’y suffira pas.

  — Figée à jamais dans tes dix-huit ans.

  — Le rêve de toute femme.

  — Ne plus changer… ne plus progresser.

  — Comment ça ?

  Il prit son temps pour répondre.

  — Te souviens-tu de la réaction de Charlie lorsque nous lui avons annoncé notre mariage ? Lorsqu’il a cru que tu étais… enceinte ?

  — Et qu’il a envisagé de te descendre. Reconnais-le, il y a vraiment songé.

  Edward garda le silence.

  — Qu’y a-t-il ?

  — Je regrette seulement… j’aurais aimé qu’il ait eu raison.

  — Quoi ?!

  — Ou plutôt, que cette éventualité soit possible. Que nous puissions… L’idée de te priver de cela aussi me répugne au plus haut point.

  — Je sais ce à quoi je m’engage, affirmai-je au bout d’une minute.

  — Voyons, Bella, ce n’est pas vrai ! Prends ma mère, prends ma sœur ! Ce sacrifice n’est pas aussi simple que tu as l’air de l’imaginer.

  — Esmé et Rosalie s’en sortent très bien. Si cela doit poser un problème plus tard, nous agirons comme Esmé. Nous adopterons.

  — Ce n’est pas bien ! s’emporta-t-il soudain. Je refuse que tu te sacrifies pour moi. Je veux t’apporter des choses, pas te les enlever. Il est hors de question que je te vole ton avenir. Si j’étais humain…

  — Mon futur, c’est toi, l’interrompis-je d’un doigt sur la bouche. Alors, arrête. Cesse de broyer du noir, sinon je demande à tes frères de venir et de t’emmener. J’ai comme l’impression qu’un enterrement de vie de garçon est ce dont tu as besoin.

  — Pardonne-moi. Je broie du noir, en effet. Les nerfs, sans doute.

  — Est-ce que toi, tu tremblerais ?

  — Non. J’ai attendu un siècle avant de pouvoir vous épouser, mademoiselle Swan. La cérémonie est la seule chose qu’il me tarde de… Nom d’un chien ! Il ne manquait plus que ça !

  — Qu’y a-t-il ?

  — Tu n’auras pas besoin d’appeler mes frères à la rescousse, maugréa-t-il. Apparemment, Emmett et Jasper n’ont pas l’intention de me laisser me défiler ce soir.

  Je le serrai brièvement contre moi avant de le relâcher. Je n’avais aucune chance de gagner, contre Emmett.

  — Amuse-toi bien.

  Le carreau émit un crissement – quelqu’un griffait délibérément la vitre de ses ongles d’acier, produisant un son atroce et terrifiant qui me donna envie de me boucher les oreilles. Je frissonnai.

  — Si tu ne libères pas Edward tout de suite, lança Emmett, invisible et menaçant, nous montons le chercher !

  — File ! ordonnai-je en riant, avant qu’ils ne cassent la maison !

  Edward leva les yeux au ciel mais se mit debout et enfila sa chemise en deux gestes prompts. Se penchant, il m’embrassa sur le front.

  — Dors, me conseilla-t-il. La journée sera chargée, demain.

  — Merci ! voilà qui va m’aider à m’assoupir !

  — Je te retrouve à l’autel.

  — Je serai la fille en blanc.

  Mon ton faussement blasé me fit sourire moi-même.

  — Très convaincant, s’esclaffa-t-il.

  Puis, les muscles bandés comme des ressorts, il s’accroupit et sauta dehors, trop rapide pour mes pauvres yeux d’humaine. Dehors, un bruit sourd retentit, et Emmett jura.

  — Vous avez intérêt à ce qu’il ne soit pas en retard demain, murmurai-je, sachant qu’ils m’entendaient très bien, aussi basse soit ma voix.

  Brusquement, Jasper apparut sur le rebord de la fenêtre, ses cheveux miel prenant une teinte argentée sous la lueur blafarde de la lune qui transperçait tant bien que mal la couverture nuageuse.

  — Ne te bile pas, Bella, me dit-il. Nous le ramènerons à la maison largement à temps.

  Je fus tout à coup envahie par un calme profond, et mes angoisses perdirent toute importance. Jasper était, à sa façon, aussi doué qu’Alice et ses prophéties bizarrement justes. Lui se spécialisait plus dans les états d’esprit que dans la lecture de l’avenir, et il était impossible de résister à l’humeur dans laquelle il souhaitait vous voir. Toujours emmaillotée dans ma couverture, je m’assis gauchement.

  — Jasper ? En quoi consistent les enterrements de vie de garçon, chez les vampires ? Vous ne comptez tout de même pas l’emmener dans une boîte de strip-tease, hein ?

  — Ne lui dis rien ! grogna Emmett, depuis le jardin.

  Un deuxième coup étouffé résonna, et Edward partit d’un rire vite maîtrisé.

  — Du calme, me rassura Jasper. Nous autres Cullen, nous avons notre propre version de la chose. Rien que quelques pumas, un ou deux grizzlis. Une soirée ordinaire en quelque sorte.

  Je me demandai si j’arriverais jamais à me montrer aussi désinvolte que lui pour évoquer le régime que les vampires qualifiaient de « végétarien ».

  — Merci, Jasper.

  M’adressant un clin d’œil, il se laissa tomber à terre. Le silence se fit. Seuls les ronflements de Charlie transperçaient les murs. Je me rallongeai, somnolente à présent. Les paupières lourdes, j’étudiai ma petite chambre dont les parois étaient blanchies par la lune. Ma dernière nuit ici. Ma dernière nuit en tant qu’Isabella Swan. Demain soir, je serais Bella Cullen. Bien que l’épreuve du mariage fût une épine dans mon pied, force m’était de reconnaître que j’aimais mon nouveau nom.

  Mon esprit vagabonda librement, cependant que j’attendais de céder au sommeil. Malheureusement, au bout de quelques minutes, je me découvris plus alerte – l’anxiété était revenue nicher dans mon ventre, le nouant de façon inconfortable. Le lit semblait trop mou, trop chaud, sans Edward dessus. Jasper était loin désormais, et mon calme, mon détachement étaient partis avec lui.

  Demain risquait d’être une très longue journée.

  J’étais consciente que la plupart de mes peurs relevaient de la bêtise. Je n’avais qu’à prendre sur moi. Attirer l’attention faisait partie de la vie, c’était inévitable. Je ne pourrais pas toujours me fondre dans le paysage. Néanmoins, j’avais quelques soucis justifiés.

  D’abord, la traîne de ma robe. Alice s’était laissé emporter par ses talents artistiques, négligeant le côté pratique des choses. Emprunter l’escalier de la villa des Cullen en talons hauts et dans cette masse de tissu paraissait impossible. J’aurais dû m’entraîner avant.

  Puis, la liste des invités. La famille de Tanya, le clan de Denali, arriverait peu avant la cérémonie. La cohabitation, dans la même pièce, de ces gens
avec nos amis de la réserve Quileute, le père de Jacob et les Clearwater, promettait d’être délicate. Les habitants de Denali n’appréciaient guère les loups-garous. D’ailleurs, la sœur de Tanya, Irina, avait refusé de venir. Elle continuait d’entretenir une vendetta contre les Indiens qui avaient tué son partenaire Laurent (au moment où celui-ci s’apprêtait à me régler mon compte). Cette rancune expliquait que le clan du nord avait abandonné les Cullen au pire moment qui fût. Seule une alliance avec les loups Quileute nous avait sauvé la vie, lorsque la horde de vampires nouveau-nés nous avait attaqués, au printemps dernier. Edward m’avait juré que la mise en contact des deux ennemis ne serait pas périlleuse. Tanya et tous les siens, Irina exceptée, se sentaient affreusement coupables de leur défection. Une trêve avec les animaux était un faible prix en échange de cette dette, et ils étaient prêts à le payer.

  Ça, c’était le gros problème. Mais il y en avait un autre, de moindre envergure : la faible estime dans laquelle je me tenais. Si je n’avais encore jamais vu Tanya, je ne doutais pas que notre rencontre risquait de constituer une expérience déplaisante pour mon ego. Longtemps auparavant, certainement bien avant ma naissance, elle avait courtisé Edward – ce que je ne pouvais lui reprocher, ni à aucune femme d’ailleurs. N’empêche, elle serait belle pour le moins, magnifique sans doute. Edward avait beau m’avoir choisie (de façon claire sinon intelligible), je ne tiendrais pas la comparaison. J’avais râlé, jusqu’à ce qu’Edward, au courant de ma faiblesse, finisse par me culpabiliser.

  — Ils sont ce qui, pour nous, ressemble le plus à une famille, m’avait-il dit. Ils se sentent encore orphelins, tu sais, malgré les siècles qui ont passé.

  J’avais cédé et caché ma réprobation.

  Tanya était à la tête d’un vaste clan à présent, presque aussi important que celui des Cullen, puisqu’ils étaient cinq : Tanya, Kate et Irina avaient été rejointes par Carmen et Eleazar, de la même façon que la famille d’Edward s’était agrandie avec l’arrivée d’Alice et de Jasper, tous unis par leur désir de vivre de manière plus compassionnelle que les vampires normaux.